L'art est un sentiment : le plus beau. Il réunit l'amour et la haine, la joie et la tristesse, la richesse et la pauvreté dans un seul état, sous un seul mot qui suggère le monde entier et apporte tous les trésors à nos pieds. Par le pouvoir du mot, du mouvement ou du son, l'homme crée une vraie merveille, la seule que Dieu lui permette, mais aussi la plus extraordinaire : l'Art.

Moi, je peux partager l'accomplissement de l'art par l'intermédiaire du mot, la plus puissante arme qui porte une terrible et interminable guerre contre lui-même. J'écris.

Parmi plusieurs moments de joie et d'accomplissement que cette merveille m'a apportés, je peux vous raconter celui où je me suis rendue compte que l'art surgissait du sentiment et s'identifiait même avec lui.

J'ai participé l'année passée à un concours - "Poésie en liberté" - avec un poème sans titre.
Après plusieurs mois, j'ai eu l'extraordinaire surprise - dont mon professeur de français et quelques collègues et amis sont "coupables" - de voir et entendre une jeune actrice qui récitait mon poème, en France, au Salon de l'Education - Paris, novembre 2001 -.

Elle a mis tant de passion dans sa voix et ses yeux exprimaient si bien le sentiment que j'avais éprouvé quand j'avais écrit ces vers, que j'ai commencé à pleurer. Ce que j'ai ressenti à ce moment-là ne peut pas être expliqué ou exprimé dans des mots. Ce moment, je ne l'oublierai jamais. Et j'ai compris ce que l'art signifiait : éprouver les mêmes sentiments en écrivant et en lisant la même création, vibrer en même temps, de la même façon, quelle que soit la distance entre le créateur et son récepteur.